En couverture de notre revue figure un bol qui a été réparé au moyen de laque saupoudrée d’or selon la méthode japonaise du «Kintsugi». C’est un exemple de l’art de restaurer quelque chose de cassé avec soin selon la philosophie du «Wabi-Sabi», un concept esthétique qui recherche la beauté dans l’imperfection. Un bol brisé devient un objet d’art qui forme un nouveau corps étanche. L’élément le plus précieux dans cet assemblage est l’adhésif, «Urushi» en japonais, utilisé pour coller les pièces ensemble.
Dans le dossier de fond de ce numéro, nous nous penchons sur la réforme de la LPP. Depuis près de vingt ans l’industrie est prise dans l’impasse des réformes. Nous dansons sur les pots cassés du 2e pilier. C’est l’une des raisons qui fait croître l’inquiétude au sujet de l’état de la prévoyance. Une fois de plus, la balle est dans le camp des politiciens. Le Parlement parviendra-t-il à recoller les morceaux du système de sécurité sociale?
En faisant de la poterie on peut philosopher à loisir. Quel «Urushi» restaurera le 2e pilier? La simplicité du système de capitalisation, sans éléments de redistribution? Ou plutôt le courant libéral de la responsabilité individuelle qui souffle sur la prévoyance professionnelle et suggère que chacun économise pour lui-même et décide aussi pour lui-même s’il y a quelque chose à réparer? En tous les cas, nous vous souhaitons un zen tout japonais dans vos méditations sur l’assainissement.
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