Une meilleure coopération dans le processus de réintégration
Le retour à la vie active après une absence due à une maladie ou à un accident peut s’avérer difficile pour diverses raisons. Dans la pratique, il apparaît clairement que ces difficultés ne peuvent être surmontées que si tous les acteurs concernés adoptent une approche orientée sur les solutions et le dialogue. Dans plusieurs cantons ou régions, les employeurs, les représentants du système de santé, les assurances sociales et parfois aussi les syndicats se sont ainsi regroupés en réseaux afin d'atteindre ensemble l'objectif d'une réinsertion réussie.
Dans le canton des Grisons, un réseau s'est par exemple formé avec les organisations suivantes: la Chambre de commerce et d’industrie des Grisons, l’Association des médecins du canton des Grisons, l’Union grisonnaise des arts et métiers, GastroGraubünden, hotelleriesuisse Graubünden, l’Office du personnel des Grisons, l’Association des hôpitaux et des établissements médico-sociaux du canton des Grisons, l’Union syndicale des Grisons, la Suva de Coire/Linth ainsi que l’Office AI des Grisons. Ce réseau baptisé reWork s’engage pour des échanges fructueux entre toutes les parties prenantes et soutient leur coopération. Les employeurs (depuis la micro-entreprise jusqu’à la société de grande taille), les dirigeants, les professionnels des ressources humaines, les représentants du système de santé, des syndicats et des assurances sociales des Grisons sont invités à intégrer gratuitement ce réseau.
Comment réussir le retour à l’emploi
S’il apparaît que l’incapacité de travail d’un collaborateur ou d’une collaboratrice durera un certain temps, l'employeur doit toujours rester activement en contact avec cette personne. Lorsque les entreprises montrent à leurs collaborateurs qu’elles souhaitent les garder, même après une longue absence, les employés motivés savent apprécier cette chance et se tiennent prêts à retourner au travail dans le cadre des possibilités qui leur sont offertes.
Les médecins jouent un rôle essentiel à cet égard. Leur évaluation différenciée de l’état de santé de leurs patients contribue de manière décisive à organiser les étapes du chemin parfois éprouvant qui mène vers le retour à l'emploi en fonction des possibilités de la personne concernée afin qu'elle puisse un jour les franchir avec succès.
Tous les acteurs doivent pouvoir compter sur les compétences et les mesures de soutien des assurances sociales. La réintégration d’un employé après une longue absence de son poste de travail sera réussie si toutes les parties prenantes communiquent entre elles et apportent leur point de vue.
Le PIR comme moyen de communication
L’association Compasso a notamment coopéré avec l’Union patronale suisse UPS, diverses associations de médecins et Inclusion Handicap afin de développer et de valider un instrument basé sur Internet dont l'objectif est d'améliorer le taux d’intégration. Le profil d’intégration professionnel axé sur les ressources se fonde sur les spécificités de l’environnement de travail et englobe pour la première fois des aspects psycho-sociaux. Avec le PIR, c’est un instrument axé sur la pratique et incluant de nombreux aspects qui est mis à disposition sous la forme d’un formulaire en ligne clair que l’employeur et l'employé concernés remplissent idéalement ensemble.
Le formulaire décrit les exigences physiques et psychiques posées à l’employé et ainsi que les conditions-cadre du poste de travail. Il en résulte un profil professionnel que l'employé apporte au médecin traitant lors de sa prochaine consultation médicale. Avec ces informations détaillées sur le poste de travail, le médecin évalue dans quelle mesure et à quelles conditions son patient peut remplir les exigences d’une activité au sein de l’entreprise. Cette procédure systématique permet une évaluation plus précise de la capacité de travail et aide à organiser la réadaptation de manière optimale pour toutes les parties prenantes.
Plus qu’un certificat médical
Dans le certificat médical actuel, une incapacité de travail de 0 ou de 100% est attestée dans 80% des cas. Une incapacité de travail partielle n’est souvent pas envisagée du tout. Le PIR met pour la première fois à disposition un outil en ligne permettant de déterminer comment et dans quelle mesure les collaborateurs concernés peuvent retravailler le plus rapidement possible dans leur entreprise. Grâce à cet instrument de communication innovant entre employeurs, employés et corps médical, la capacité de travail du collaborateur peut être évaluée de façon si précise qu’il en découle des possibilités supplémentaires d’intégration professionnelles sans enfreindre les règles du secret médical. Le médecin peut également inscrire des remarques importantes à prendre à compte pour une réintégration réussie. Le collaborateur en bénéficie car ces échanges favorisent son retour rapide dans la vie professionnelle.
Le PIR commence à s’établir
Le PIR est encore peu utilisé au quotidien car l’instrument et son potentiel ne sont pas encore assez connus des employeurs, auxquels il revient d’initier le processus. A cet égard, il reste encore un travail d’information et de sensibilisation considérable à fournir. Les offices AI et leur association faîtière, la Conférence des offices AI (COAI), saluent et encouragent l’utilisation du PIR. Certains offices AI ont entre-temps commencé à intégrer systématiquement le PIR dans leurs processus de clarification. La Swiss Insurance Medicine (SIM), qui a participé au développement du PIR et a récemment publié un nouveau formulaire «certificat de capacité de travail», relie ces deux instruments entre eux et soutient ainsi l’établissement du PIR dans la pratique. Les assurances d’indemnités journalières montrent également un intérêt croissant pour le PIR et réfléchissent à sa mise en œuvre.